Alors dites-moi pourquoi si jeune vous vous lancez dans le monde des arts ?
Depuis que je suis venu dans ce bas monde, la meilleure communication que j’ai trouvée était dans les arts, je n’arrivais pas à trouver les mots facilement, j’ai toujours eu cette voix cassée quand je parle qui ne s’épure que lorsque je chante. L’expression artistique m’a toujours permis de me libérer. L’art pour moi est la voie de Dieu, la voie de la spiritualité, la voie de la fusion, la voie de l’espoir, de la positivité, de la meilleure communication qui soit en ce qui me concerne.
Lorsque vous débarquez à Paris à 18 ans quels sont vos impressions et vos objectifs ?
Fatou je suis arrivé à Paris dans un état d’adolescence et un peu perdu, une adolescente qui se cherchait, qui avait besoin de trouver sa voie sa paix et sa tranquillité sa liberté en tant que femme africaine qui avait besoin de se battre afin de montrer l’exemple à la future génération. J’ai échappé belle au mariage forcé avec un cousin, j’étais un peu perdu au début je ne réalisais pas encore que j’avais pu échapper à cet aspect rétrograde de notre coutume. Ce fut beaucoup de souffrance, beaucoup de solitude, beaucoup de réflexion j’ai dû me construire dans cette solitude pour devenir qui je suis aujourd’hui.
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Flashmag July 2019 www.flashmag.net
Pourquoi retournez-vous au Mali en 2001 certains auraient pensé que logiquement il fallait continuer à fourbir votre art, dans un environnement offrant plus d’options ?
En fait je retourne au Mali par ce que le nouveau ministre de la culture à l’époque Cheick Oumar Sissoko, me fait venir au pays. En tant que cinéaste, il m’avait offert mon premier rôle dans le film la genèse alors il voulait savoir qu’est-ce que je devenais, où était cette jeune fille qui avait joué le rôle de Dina dans ce film la Genèse, alors il avait un projet l’Opera du sahel, une comédie musicale qui malheureusement n’a pas pu aboutir. En France j’étais déjà engagé avec une compagnie de théâtre de rue et je travaillais dans le projet Kirikou et Karaba dans lequel j’avais un rôle très important, celui justement de Karaba la sorcière. Quand je suis retourné à Bamako, c’était mon premier retour au pays après un bon bout c’était difficile. J’ai essayé de prendre contact avec ma famille mais hélas nous n’avons pas eu assez de temps à peine une journée, après quoi je suis retournée en France. C’est après 2012 que j’ai décidé d’aller m’installer au Mali en tant que chanteuse j’ai besoin de ma terre, de rester connecté à mes racines à mes ancêtres qui m’inspirent dans tout ce que je fais. Malgré le poids de la famille, je dois
Fatoumata sur la Scene du Neptune Theatre Seattle