Flashmag Digizine Edition Issue 73 September 2017 | Page 22

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Se faire un public est très difficile car il faut arriver à le fidéliser donc produire des titres de plus en plus souvent qui plaisent et être bombardés sur les radios un certain laps de temps comme fait (Maitre Gim’s) par exemple ? Mais surtout de nos jours il faut se produire soit même, mettre de l’argent. Mais il faut aussi se produire en live pour fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante (tv réalité) qui veut du concret. Le nerf de la guerre reste et restera l’argent, car il faut des moyens.

On se plaint qu’il n’y a plus d’émissions télé sur la musique Afro caribéenne, et en même temps le peu de media pro afro qui existent ont du mal à survivre par ce que les Afro les soutiennent très peu. Ne pensez-vous pas qu’il y a plus une crise identitaire qui tend à pervertir le travail aussi bien des médias conscients que des artistes conscients ?

Oui je pense qu’il y a une véritable crise identitaire qui se traduit par un rejet de notre propre identité musicale : le zouk, musique qui a fait connaître nos îles à travers le monde et qui reste un véritable passeport sur l’extérieur. Mais aussi par un mauvais comportement (non-respect des horaires, de l’importance d’un 20h30 (prime time), dû à notre ignorance ou notre orgueil). d’une part qui peut s’expliquer, car le statut des intermittents aux Antilles n’est pas du tout en vigueur vu que peu d’artistes peuvent travailler et avoir des cachets de 507 heures déclarées ! Pour cela il faudrait travailler dans un hôtel et avoir un contrat de 2 à 3 mois, et travailler 2 à 3 fois par semaine ? Pour chaque artiste ? Où encore être sollicité par la plupart des évènements qui se passent sur le territoire et surtout être déclaré ? Et pour couronner le tout, les hôtels ferment de plus en plus chez nous, par manque de touristes. Les organisateurs de spectacle pour remplir leur stade ou salle font appel à des artistes étrangers régulièrement, sans penser à nos artistes locaux qui ne ramassent que des miettes, qui ne les rendent pas professionnels.

On en revient à ce manque dont je parlais. Une industrie musicale caribéenne dans lequel chaque artiste ferait une formation.

Mais comme vous le disiez vous-même, le public suivra-t-il ? Je pense que oui si tout le monde travaille ensemble dans la même synergie et dans le même but. Il faut changer la donne. Défendre beaucoup plus notre patrimoine et le faire fructifier avec des influences caribéennes forcément en créole, en français, ou même en anglais pourquoi pas ? Pourquoi se mettre des barrières ?

Au moment de clore cet entretien avez-vous une question que vous auriez aimée nous voir vous poser ?

Que s’est-il passé depuis ?

J’ai donc signé avec Wagram en distribution afin de reprendre une bonne partie du catalogue des titres de Zouk Machine ainsi que des titres inédits de Christiane Obydol et ce, pour 5 ans. Le premier album est sorti en 2016 et s’appelle « double d’or » avec un CD (audio) et DVD (live) et un seul titre inédit de Christiane Obydol : « Allez les bleus » Yélé !

Le deuxième album est en pleine préparation. Sinon j’ai fait la tournée top 50 avec Marc Toesca et j’ai pu faire tous les Zéniths de France, et les plus grandes salles soit 36 dates. Ce fût une superbe expérience ! J’ai remonté depuis 2016, un groupe live constitué de 2 choristes et de 4 musiciens talentueux, et j’ai depuis fais un concert à New-York au SOB’S en février 2017 qui ne s’est pas trop mal passé (pas assez de monde à mon goût) mais ça viendra !.Et comme vous l’avez souligné, J’ai pu fêter cette année les 30 ans de zouk Machine en Martinique, Guadeloupe et Guyane. Je suis en ce moment en tournée sur la France avec mon band, et compte fêter ces 30 ans dans une grande salle parisienne en fin d’année si tout va bien.