Flashmag Digizine Edition Issue 73 September 2017 | Page 21

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La musique antillaise en l’occurrence, celle qui représente nos îles (Martinique, Guadeloupe) à l’extérieur, celle qui nous différencie des autres, reste le Zouk, mis à part notre musique « folklorique » : Gwo ka ou Bèlè, Le Zouk commence à peine à être connu dans le monde entier et ce, grâce à Kassav, et Zouk Machine qui l’on fait voyager certes en créole. Mais à mon avis puisque nous sommes Français, le Zouk pourrait aussi, être chanté en Français. Car nous parlons, pensons, réfléchissons en français pourquoi ne pas écrire. Et certain ont une très belle plume en français, pourquoi s’en priver. Le problème est ailleurs dans cette industrie musicale que nous n’avons plus et nous fait défaut. Qu’elle soit en créole ou en Français. La nouvelle génération est dans le ragga ou bien la dance hall ce qui ne nous appartient pas et dont nous ne serons difficilement les représentants dans le monde extérieur mais que notre jeunesse consomme à tout va. Cherchons l’erreur !

Avec la venue des nouvelles plateformes technologiques on a l’impression que la musique Afro a accusé un coup sérieux, au lieu de bénéficier plutôt de la technologie, elle a connu du recul en termes de vente, à votre avis que faut-il faire pour remonter dans les ventes de disques et remplir les salles de concert à nouveau ?

C’est très compliqué, nous subissons tous cette nouvelle ère qui nous asphyxie, car nous ne voyons pas de solutions, mais ce n’est pas propre qu’aux artistes Afro-caribéens. Les chanteurs de variétés françaises accusent aussi le coup. Après avoir fait la tournée top 50 (2016), je me suis rendue compte que c’était une réelle chance de revenir et de pouvoir faire les plus grandes scènes de France aujourd’hui. Le nombre d’artistes qui restent sur le carreau et qui ont disparus est hallucinant ! Car n’ayant plus de maison de disque, ni en artiste, ni en distribution. Remplir les salles reste et restera toujours le même problème publicité et communication, mais pas seulement.

La musique à tendance à devenir une musique kleenex, que l’on consomme vite et jette tout aussi vite. Les maisons de disques ne faisant que le strict minimum ne construisent plus de carrière pour les artistes qu’ils signent. Donc je pense que nous avons encore des soucis à nous faire. Etant de plus Antillais, le combat est d’autant plus difficile. (Internet étant mal implanté ou ne fonctionnant pas très bien et partout chez nous).Il reste le live. Mais tout artiste ne peut se permettre de supporter un groupe live, sans aide quelconque pour supporter les différents frais (vêtements, répétitions, défraiements musiciens, déplacements, etc…) Et sans une industrie qui régira notre musique pour mieux la vendre et la faire connaître à notre propre public, notre industrie musicale se mourra. En Jamaïque ils consomment essentiellement de la musique Jamaïcaine (reggae, ragga, dance hall). A Cuba de la (salsa, du meringué, de la soca) En Haïti du compa, et chacune de ces musiques sont dans leur langues originales mais sont toutes régies par des industries locales, des professionnels qui ont « l’oreille » des avant- gardistes qui font vivre et tourner correctement le schmilblick.

L’année dernière notre rédaction dans un article estimait que la musique africaine comme caribéennes ne se portait pas trop bien par ce qu’elle voulait désormais se jouer comme d’autres genres à savoir la pop ou la musique américaine et que forcement elle partait perdante dans un chemin ou depuis des décennies les artistes américains et occidentaux se sont bâtis un public pensez-vous qu’il est important de garder son originalité pour continuer à se vendre mieux ?

Rien n’est dit de nos jours. On peut voir un inconnu poster les images d’un clip et faire des millions de vues (en anglais, en français, en créole, ou autre). Donc tout est possible et tout est impossible en même temps. Nous ne savons plus sur quels critères nous baser, nous ne savons plus comment faire. La seule échappatoire reste la maison de disque pour la promotion TV et Radio ; et qui de nos jours n’est même plus vraiment fiable.