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pour danser sur un air.
Depuis votre premier album, « Victim of Truth » et bien sûr le second effort « No more at Ease » vous semblez avoir engagé le sens de votre art en parlant ouvertement de ce qui va mal dans le monde, en Afrique et dans votre pays d'origine le Nigeria. Vous avez dit, je cite : «il est important que les gens reconnaissent le fait qu'ils font également partie du problème," selon vous qu’est ce qu'il faut faire pour que l'Afrique et le Nigeria aillent de l’avant ?
Je pense que c’est exactement ce que nous devons faire. Nous demander, ce que nous pouvons proposer, au lieu d'attendre tout de nos gouvernements. C’est notre responsabilité individuelle. Au lieu de seulement blâmer. Oui, nous avons beaucoup de corruption. Il y a quelques temps je regardais une interview du président nigérian, une interview réalisée par CNN en 2013 avec Christiane Amanpour, franchement ce problème de corruption est là depuis des âges, nous ne pouvons pas vraiment dépendre de notre gouvernement seul.
Nous même nous avons besoin de changer notre mentalité, il y a le tribalisme il y a la ségrégation, il y a le népotisme, et maintenant nous avons cette crise religieuse à cause de ces querelles tribales, si nous ne nous voyons pas comme un seul Nigeria, comme une seule Afrique il y aura toujours, certaines entités occidentales qui vont essayer de tirer profit de cette situation de chaos, il auront simplement le sentiment que puisque ces gens-là ne sont pas capables de s’entendre entre eux, alors nous avons l’opportunité de faire main basse sur les ressources et jouer aux échecs avec leurs dirigeants politiques comme pions. Nous disons en Afrique, cinq doigts font une main, si l'on en manque un, c’est un peu difficile, cela fonctionne, mais c’est difficile. Donc, nous avons besoin d'unité dans le pays, dans le continent et à partir de la base non seulement en surface. Nous devons être plus fiers de nous-mêmes, nous avons une mentalité qui est parfois très autocentrée, égoïste, et en même temps nous avons une faible estime de nous-mêmes envers les non-Africains, et c’est là deux extrêmes.
Et il n’y a pas un sain équilibre entre ces deux aspects. Nous devons surmonter cela ; il y a encore beaucoup de relents de la mentalité coloniale là-bas, qui doivent être anéantis.
Que pouvez-vous dire au sujet de la situation réelle vécue par le Nigeria et ses voisins comme le Cameroun, le Tchad, et le Niger, pensez-vous que si enfin ils se mettent ensemble pour faire face aux mêmes problèmes, cela va construire une meilleure perspective pour l’avenir ?
Je peux seulement l’espérer. Cependant c’est plus facile à dire qu'à faire. Vous savez, dernièrement, je regardais les infos à la télé, et je me suis dit qu’il fallait essayer de mettre un peu de foi en notre gouvernement, mais comme je l'ai dit tantôt chacun devrait faire sa quotepart, même si ce n’est pas assez grand, au moins vous aurez le sentiment que vous avez fait quelque chose, au moins vous avez essayé. Mais j’espère que cette lutte nous rassemble vous savez ...
Selon vous que devrait être l'attitude des nations Africaines, en ce moment où le continent est confronté à un grand intérêt de la part des puissances occidentales et asiatiques ?
Vous savez que je suis un peu de la vieille école, je fais plutôt dans le registre de Thomas Sankara c’est-à-dire mettre à l’écart tous ces gens, (sourire), mais c’est très drastique comme option… voyez ce qui se passe en Érythrée je regardais un documentaire sur ce pays, à la BBC, je pense qu'ils s’en sortent très bien par eux-mêmes, ils permettent à peine les touristes là-bas. Eh bien je ne sais pas les Chinois sont déjà en Afrique c’est définitif, et la plupart des grandes entreprises au Nigeria sont possédés par les Asiatiques, Chinois et Japonais. Je ne suis pas raciste, ni une personne de préjugés, mais je pense que