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Contras, French Connection: les tolérances qui s’ exportent
Au-delà des frontières américaines, la même logique se rejoue sous d’ autres formes. Quand la CIA soutient les Contras contre les sandinistes dans les années 1980, des trafics de cocaïne dans le plus grand marché qui est l’ Amérique du Nord, financent la guerre sale en Amérique centrale. Les rapports officiels, des années plus tard, l’ admettent: l’ agence savait, mais a laissé faire. Les priorités géopolitiques l’ ont emporté sur la morale. Le résultat? Une génération de trafiquants et de mercenaires, recyclés en caïds de la diaspora centraméricaine à Los Angeles. Ce n’ est pas une première: déjà, dans la France d’ après-guerre, les services américains avaient soutenu les réseaux corses sur les docks de Marseille pour contrer les syndicats communistes. Ce soutien a donné naissance à la mythique French Connection, plaque tournante mondiale de l’ héroïne. Un trafic qui lui aussi se ressentira jusqu’ à dans la communauté noire des Amériques, où les Franck Lucas et autres Rick Ross bâtiront des fortunes insolentes, non sans les « on dits » qui parleront de leur collusion avec les autorités du pays. Même stratégie, même paradoxe: tolérer le crime pour combattre un ennemi plus grand, ou plutôt plus haï.
Flashmag! Edition 165 Octobre 2025
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