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Le fantôme de Weimar: comment le consentement devient contrôle
Dans l’ Allemagne des années 1930, la démocratie est morte non pas par un coup d’ État, mais par un vote. La République de Weimar, née des espoirs de l’ après-guerre, s’ est dissoute sous le poids des décrets d’ urgence, du désespoir économique et des manipulations populistes. Adolf Hitler n’ avait pas pris d’ assaut les portes du pouvoir, il s’ en était vu remettre les clés, sous couvert de légalité constitutionnelle.
À l’ ère numérique, dans les citadelles de Westernia, le pouvoir n’ avait plus besoin de force brute. Il incitait, suggérait, prédisait, manipulait les pensées et corrompait les consciences. Il utilisait les préférences et les mauvaises habitudes des Westerniens contre eux-mêmes, demandant toujours plus, et bien sûr se concentrant à faire porter le fardeau de l’ échec des politiques aux infortunés issus soit de l’ immigration, soit d’ une race qui jadis avait connu les géhennes de l’ esclavage. En utilisant avec une véhémence assassine l’ invective populiste, les politiciens véreux vendaient l’ illusion du choix tout en réduisant l’ espace réel de dissidence. Les autocrates de Westernia n’ avaient pas besoin de brûler les livres; et, comme les bibliothèques, le firent Jules César à Alexandrie en-48 ou le calife Omar en 642, ils coupaient simplement les bourses allouées à la recherche scientifique et retiraient simplement du flux d’ information des citoyens tout documentaire qui pouvait éveiller les consciences en les remplaçant par des divertissements de qualité médiocre célébrant l’ inculte et le charnel. Et comme les élites de Weimar qui avaient sous-estimé le monstre qu’ elles avaient habilité, les institutions démocratiques de Westernia étaient souvent complices, soit parce qu’ elles étaient trop lentes à agir, soit parce qu’ elles étaient trop désireuses d’ en tirer profit.
Flashmag! Issue 160 May 2025
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