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Les échos de Rome: L’ érosion commence à l’ intérieur.
Flashmag! Issue 160 May 2025
Autrefois, Rome était le parangon de la vertu républicaine. Un système de sénats et d’ assemblées, des pouvoirs équilibrés et la voix des citoyens qui comptait vraiment. Mais à mesure que les richesses s’ accumulaient entre les mains des élites patriciennes et des hommes forts de l’ armée, la démocratie s’ effritait. Elle ne tomba pas en un jour, elle se dessécha, discrètement, et graduellement de l’ intérieur. La violence politique faite de coups tordus et d’ assassinats ciblés remplaça le débat. Les assemblées populaires devinrent des spectacles de manipulation des plus odieuses. Dans cette cacophonie pouvoiriste, des personnages comme Jules César, ou Octave s’ élevèrent non pas comme des tyrans, mais comme des sauveurs nécessaires – jusqu’ à ce qu’ ils se fassent empereurs, bien sûr. La corruption et les inégalités sociales menèrent à la violence politique. L’ expansion économique de l’ empire enrichit les élites tout en marginalisant les classes inférieures, sapant la foi dans les institutions républicaines et ouvrant la voie à un système des plus autocrates. Démanteler les normes démocratiques devint un programme politique que l’ on brandit comme étant nécessaire pour sortir des blocages de la liberté, tant les élections et la recherche du consensus se transformaient généralement en conflits entre factions et en guerres civiles.
Deux millénaires plus tard, la stratégie n’ a changé que dans sa forme, pas dans sa fonction. Là où les légions faisaient régner l’ ordre, les modèles d’ apprentissage automatique trient aujourd’ hui la dissidence de la loyauté. Alors que le grain et le spectacle pacifiaient autrefois les masses, la monnaie d’ aujourd’ hui est le défilement infini, la flatterie du profit économique, la gratification nombriliste des influenceurs par l’ affichage public dans les réseaux et l’ indignation encadrée.
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