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Flashmag October 2017 www.flashmag.net
Tai Chunn, lors de la New York Fashion Week disait de vous : « Elie Kuame c'est ce qui me fait rester dans la mode depuis plus de 20 ans! Ce scintillement dans les yeux d'un jeune créateur qui fait grommeler le creux de votre estomac » des paroles qui valent leur pesant d’or surtout venant d’une grande figure de la mode, comment vivez-vous votre succès ? En commençant ce métier, espériez-vous faire si bien ? Comment avez-vous appréciez l’accueil du public américain face à votre art ?
Rien n'est acquis , le succès est secondaire me concernant. Je travaille comme un forcené, non pas pour avoir du succès mais pour arriver à développer une activité qui non seulement rendra fortmon pays, mon continent mais permettra aux gens d'aspirer à mieux et ceci par le mérite et la qualité de leur travail.
Il est donc temps de passer à l'étape suivante, ne croyez-vous pas? Il est aujourd'hui impératif pour Elie Kuame Paris de trouver des investisseurs ou des partenaires financiers afin de produire et d'être diffusé sur des points de vente internationaux. Il est même nécessaire pour la pérennité de nos ambitions de trouver des fonds afin de ne plus bricoler mais de faire les choses dans les règles de l'Art.
Pour l'instant je m'attelle à mon travail. Je peux vous garantir que quand j'aurai réuni plus que le minimum, ça va exploser.
Le marché Américain m'a beaucoup appris et encouragé dans mes travaux. Je suis fière de leur appréciation et je continu mon chemin vers l'excellence.
le débat sur la diversité des modèles reste très houleux, pensez-vous que la haute couture mondiale gagnerais à ajouter plus de couleurs sur le podium, surtout quand on sait que les parties du monde comme l’Asie et l’Afrique sont de plus en plus consommatrices de la mode et de ses produits dérivés?
Ce n'est plus une histoire de modèle ou de podium, c'est un état d'esprit. Si celui même qui est à la base de la Création a fait la Faune et la Flore aussi diversifiée, qui est l'homme pour décider des critères de diversité? Le jour où l'on sera soutenu par nos industriels, nos dirigeants, ça changera. Les grandes maisons de Couture ont derrière elles, les plus forts chefs d'entreprise,
ainsi elles sont capables de décider de ce qu'elles veulent faire.
La Mode est non seulement culturelle, mais politique et sociale et Elle participe à l'émancipation du pays qui en soutient ses acteurs.
L'homme surtout l'Européen a toujours eu besoin de justifier les différences des autres pour se sentir supérieur car cela est vital ici; mais comment s'organisent les Africains pour sortir de ce marasme de dépendance?
Je rends hommage à mon amie Adama Ndiaye qui montre au reste du monde que Notre culture n'est pas à dénigrer, bien au contraire et je la soutien à 550%. Nous n'imposons rien à qui que ce soit mais nous imposons qu'on nous respecte comme nous le faisons pour les autres. Je déteste ce sujet il me fait sortir de mes gongs.
Ce débat est clôt il y'a bien longtemps ailleurs. A partir du moment où La Mode est un Art, l'appartenance est secondaire. Chacun a le droit de mettre qui il veut sur son podium… et de toute façon ceux même qui entretiennent ces affres sont les Africains eux même qui vivent dans le complexe du mensonge et de la lobotomie.
vous connaissez bien l’Afrique et les Caraïbes, à votre avis de quelle manière sont perçues l’Afrique et les Antilles dans le gotha de la mode mondiale d’aujourd’hui ? Est-ce que cela sied-il aux ambitions des uns et des autres ? Ou alors il y’a des choses à redire ?
extrait video