Flashmag Digizine Edition Issue 69 May 2017 | Page 30

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Vous êtes aussi musicien spécialiste du Slam et la « koralyre », un instrument traditionnel qui est un mélange de guitare, de kora, de cithare et de lyre. En quoi la musique inspire-t-elle votre œuvre de styliste ou plutôt quel rôle joue-t-elle ?

Je joue de la koralyre, un instrument de musique que j’ai créé et conçu avec Philippe Dubreuil, un luthier français installé à Londres. J’ai effectivement plusieurs cordes à mon arc, mes instruments de musique sont uniques, et mes sonorités au cœur de la poésie. Un parcours musical symbolique car mon instrument donne le ton en live à mes défilés et mes spectacles. J’ai dirigé des ateliers Slam poésie, et je m’assure que tous ces jeunes artistes puissent avoir une musique qui les accompagne. J’ai réalisé des concepts de spectacles, une trilogie comme le Slamopera, le Slamophonie et la Slamoperette qui ont marqué le mouvement Slam dans le monde.

Si on trouve de plus en plus des stylistes talentueux, la consommation des africains de la mode conçue par leur designers reste timide, à votre avis pourquoi ?

Il y a un réel changement qui s’opère, l’industrialisation de la mode africaine devient dynamique et cette envie de commercialisation s’installe chez les créateurs, cet état d’esprit va s’accentuer. Le textile africain s’exporte et se porte bien, on peut l’admirer sur les podiums et les salons professionnels.

En Afrique les couturiers et leurs clients sont de véritables stylistes, qui créent des modèles selon les exigences de leurs clients ou selon leur style, à votre avis pour une meilleure consommation de la mode africaine il faut continuer à supporter les couturiers locaux qui restent très flexibles, ou créer des unités de production en masse pour le prêt à porté Africain ?

Il me parait nécessaire que nos gouvernants, et les investisseurs, s’ouvrent sur le marché de la mode et de la création, c’est un avenir prometteur

Malgré votre internationalisme avec le concept world culture couture, Vous êtes aussi un ardent défenseur du concept afro vous avez créé l’Afro Free Market Paris, l’Afro Expo Paris , et l'Afro

Cela fait 25 ans, que vous êtes dans la mode vous avez habillé des grosses vedettes du showbiz et avez reçu des prix prestigieux dans les 4 coins du monde selon vous la mode afro et africaine en particulier va-t-elle dans la bonne direction ? Sinon que faut-il faire pour qu’elle se porte mieux ?

Il est nécessaire de valoriser l’Art et la créativité, et de permettre aux stylistes et aux maisons de couture afro-caribéennes de présenter les dernières tendances de la mode sur le marché de la mode internationale. Il existe des talents d’exception de l’Afrique, des Caraïbes et de sa diaspora, de nombreuses initiatives sont encore à faire. Nous pouvons remarquer leur présence sur de nombreuses Fashion Week.