Flashmag Digizine Edition Issue 104 April 2020 | Page 24

En 1969, son album afro-jazz, Saxy Party produit chez Mercury (Philips), composé de reprises et de compositions personnelles, le font renouer avec le succès en solo.

En 1970 Manu Dibango arrange l’album de douze chansons Franklin Boukaka à Paris. Manu est au piano et au saxophone derrière le baryton plaintif du chanteur congolais qui sera assassiné 2 ans plus tard au Congo Brazzaville lors du coup d’état manqué de Février 1972 contre Marien Ngouabi. Parmi les titres phares de l'album, "Le Bûcheron" reste un hymne qui a traversé les âges et raconte les souffrances d'une Afrique indépendante entre les mains de politiciens rapaces.

Manu Dibango qui a souvent très peu parlé politique estimait que les politiciens n’étaient pas toujours des gens à qui il fallait faire confiance. Il affirmait que sa manière de contribuer à une meilleure société était de faire dans l’humanitaire. « Je ne peux pas parler de mon pays, le Cameroun, et je ne veux pas parler de la France, car je ne suis, ici, qu’un résident étranger, précisait-il.

Entre deux éclats de ce rire rauque authentique, qu’on lui connaissait il blaguait parlant des élections présidentielles de 2018 au Cameroun disant : « il parait que Paul Biya avait déjà reçu le carton d’invitation de la France pour le centenaire de l’armistice avant même la proclamation des résultats ». Il ajoute : « De toute façon, à l’action politique, j’ai toujours préféré les initiatives humanitaires, comme l’enregistrement du single “Tam-Tam pour l’Ethiopie” [pour venir en aide aux victimes de la famine, NDLR], que j’ai produit en 1985. Jamais auparavant des musiciens africains ne s’étaient réunis autour d’une cause. »

La même année (1985) Manu invite le jazzman américain Herbie Hancock dans album Electric Africa, dont la chanson Abele Dance sera un hit.

Humain Papy Groove l’était car il aura aidé et ouvert les portes à une pléiade de musiciens africains Tels Angélique Kidjo et bien d‘autres. Un altruisme qui avait commencé très tôt lorsqu’il devint à la fin des années 60, le mentor musical de la Togolaise Bella Bellow, ou du Congolais Franklin Boukaka.

En 1973 alors qu’il s’était installé à New York après une tournée en Amérique latine avec les artistes latino-américains du Fania All Stars de Johnny Pacheco, Celia Cruz et Ray Barreto, Manu accepta l’invitation du président Houphouët Boigny pour prendre la direction de l’Orchestre national de la radio-télévision ivoirienne.

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