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Flashmag! Issue 162 July 2025
En 2025, le Premier ministre Netanyahu a réaffirmé, lors de la Journée du Souvenir de la Shoah, que“ la pression militaire sur le Hamas se poursuivrait” et que l’ Iran serait empêché d’ obtenir l’ arme nucléaire, liant directement les objectifs militaires actuels à la mémoire du génocide( Israël se fige en hommage aux victimes de la Shoah – L’ Orient-Le Jour, 2025). Cette instrumentalisation de la Shoah brouille la mémoire de l’ Holocauste en la transformant en un outil politique pour justifier la violence( Joseph Confavreux, Mathieu Dejean, 2023). Des critiques, comme l’ historien Omer Bartov, soulignent qu’ Israël“ se cache derrière la Shoah pour justifier l’ indéfendable” et risque d’ épuiser son“ crédit moral” après la guerre à Gaza( Omer Bartov, Historien:“ Israël se cache derrière la Shoah pour …”, 2025). Cette perception de la guerre comme une nécessité existentielle, enracinée dans un passé traumatique, conduit à une politique où Israël se sent en droit d’ agir sans être jugé coupable, exacerbant les tensions régionales et rendant difficile toute résolution pacifique des conflits. Cependant la guerre de 12 jours semble avoir ouvert une nouvelle page du paradigme mondial. Il est clair que sans l’ arrêt des hostilités la destruction d’ Israël serait devenue une réalité palpable. Le mythe de l’ invincibilité sioniste a non seulement été détruit, mais la perpétuation même de l’ État d’ Israël a été remise en question. Le pays qui, en quelques jours du conflit, a commencé à se vider de ses populations prouve que le sentiment d’ appartenance à l’ État hébreu ne va pas jusqu’ au sacrifice suprême de ses citoyens pour défendre le pays. Les historiens et sociologues de notre époque devraient essayer de répondre à la question: la création artificielle d’ un État ne crée-t-elle pas aussi un sentiment artificiel d’ appartenance, surtout face à la gestion scabreuse de politiciens égoïstes?
Nouvelles perspectives d’ un ordre mondial: vers un frein au dictat guerrier américain
L’ émergence de puissances comme la Chine, la Russie et l’ Iran, dotées de mémoires nationales fortes et d’ une approche plus calculée de l’ intervention militaire, est en train de redessiner
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