Flashmag Digizine Edition Issue 95 July 2019 | Page 11

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En piratant les appareils en amont, la CIA a ainsi pu déjouer tous les processus de protection des applications. «L’agence utilise une combinaison de logiciels malveillants (malwares), de virus, de chevaux de Troie et de failles inconnues des fabricants pour accéder aux appareils», expliquait le site spécialisé Cnet.com. Cette collection d’outils semble avoir été rachetée par la CIA, jour après jour, à des tiers. Apple a été particulièrement ciblé. Selon WikiLeaks, une unité spéciale de la CIA était chargée d'«infester, contrôler et exfiltrer des données des iPhones».

La disponibilité facile d’informations détaillées sur les activités des individus a transformé les médias sociaux en une source d’information capitale, qui dans une société racialiste est utilisé pour harceler la communauté noire. Depuis que certains chiffres existent sur la surveillance policière d’une ville comme New-York, on remarque que les communautés noires et hispaniques, subissent un contrôle accru du département de police de la ville de New York (NYPD) lorsque le bureau du procureur du district de New York est le principal utilisateur des informations collectées dans les réseaux sociaux.

La division du renseignement de la police de New York, qui comprend une équipe de détectives et d’agents qualifiés dans la «connaissances des nouvelles technologies et du jargon de la rue», a utilisé les médias sociaux pour surveiller et anticiper «les événements à grande échelle et les activités criminelles», ainsi que pour assister d’autres unités dans des enquêtes criminelles. .

La division Justice pour mineurs du département se concentre sur l’analyse de l’activité dans les réseaux sociaux de tous jeunes dont l’appartenance aux gangs est soupçonnée .

En outre, une unité spéciale des réseaux sociaux au sein de la Division cartographie, de la police de New York analyse bloc par bloc, l’activité des jeunes dans les territoires couverts par les gangs, afin de faciliter la surveillance des membres des gangs en monitorant leurs échanges sur Facebook , en s’inspirant grandement des méthodes de géolocalisation des post et de leur contenu qui en disent long sur les itinéraires journaliers des individus traqués sur internet par la police.

Comme beaucoup d’adolescents, les jeunes qui

rejoignent les gangs communiquent sur les médias sociaux, publient des photos de soirées et taguent des vidéos avec les noms de leurs membres de gangs. A l’âge de dix ans à peine la majorité des jeunes de banlieue de la ville de New-York sont traqués par la police sur internet. Une traque qui s’étend en général de manière infinie pendant des années, tant que le jeune est sur les réseaux sociaux qu’il ait commis un délit ou pas.

Aux Etats-Unis, les lois sur les complots criminels autorisent la représentation d'amis réunis lors d'une fête comme preuve d'un acte criminel. Aussi la publication sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences importantes dans le monde réel. Et même le fait de liker un post peut être utilisé par les forces de police contre des individus.

Dans un exemple très peu médiatisé tant c’est quelque chose de très banal à New York. Asheem Henry fut arrêté en grande partie à cause des post sur les réseaux sociaux qu'il avait publiés alors qu'il était adolescent.

Son plus jeune frère, Jelani, fut par la suite arrêté après avoir été identifié à tort comme suspect dans une tentative de meurtre. Lors de son arrestation, le procureur a utilisé des éléments de preuve indiquant que Jelani, alors âgé de 14 ans, avait «aimé» les publications sur le gang de son frère, afin de persuader le juge de lui refuser la caution et de l’envoyer à la prison de Rikers Island.

Jelani a passé deux ans à Rikers Island en attente d'un procès , dont neuf mois en isolement cellulaire, jusqu'à ce que son affaire soit finalement classée.

Matt Mitchell, chercheur en sécurité chez CryptoHarlem, déclare: «Si vous êtes noir ou hispanique, le contenu de vos réseaux sociaux à un coût: il s'agit d'un tuyau virtuel qui vous envoie directement en prison.

Bien entendu, les actions susceptibles d'attirer l'attention sur les médias sociaux, sont aléatoires. le simple fait de cliquer sur le bouton “J'aime” ou “favori” sous un commentaire, un message, un texte, le partage d'une vidéo, ou des photos, est profondément contextuelle et peut être presque impossible à interpréter.