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Flashmag January 2019 www.flashmag.net
privilégiés contre la plèbe, qu’elle exploiterait sans vergogne pour maintenir ses privilèges. Aussi, ce qui au départ est une différence, devient au final, une inégalité qui doit être combattue, par les modes d’expression des désirs de la population du pays comme le vote.
Cependant le champs politique malgré les slogans reste très peu ouvert à ceux qui n’appartiennent pas à l’élite, car les modes d’accession à la gestion des affaires de la cité ne favorisent qu’une certaine catégorie d’individus, dans les démocraties occidentales, qu’il devient plus juste de prénommer démocratie capitaliste. Comme dans l’idéologie capitaliste, le siège, comme le produit de consommation, ne revient en général qu’au plus offrant. Et pour mieux offrir il faut être nanti. Cependant, il convient de noter que ce qu’il y a, à offrir en général ne concerne pas la réponse effective aux doléances du peuple mais, l’affluence des moyens pour accéder au pouvoir. En occident Les processus électoraux ne peuvent pas fonctionner sans financement. Aussi, là où l’argent joue un rôle déterminant, il traduit les inégalités économiques en inégalités politiques, et sape le principe « une personne, une voix ». On ne peut ainsi être un candidat valable que si l’on a des moyens conséquents. Le rapport mondial sur le développement humain du PNUD publié en 2002 estime qu’ aux Etats-Unis, les candidats à l’élection présidentielle ont dépensé 92 millions
de dollars en 1980, puis 211 millions en 1988 et 343 millions en 2000. Si l’on inclut les dépenses des partis politiques, le coût total a dépassé 1 milliard de dollars en 2000. Une étude sur les campagnes électorales des années soixante-dix a montré que les candidats en lice contre des membres du Congrès sortants gagnaient un point de pourcentage de voix pour chaque tranche supplémentaire de 10’000 dollars dépensés. Le rapport précise que de telles dépenses anéantissent l’égalité des chances parce qu’il est pratiquement impossible à un candidat alignant peu de moyens financiers, d’entrer dans la course. Elles augmentent aussi la dépendance des hommes politiques envers certaines sources de financement. Le système démocratique devient ainsi vulnérable face à l’influence fâcheuse de groupes d’intérêts particuliers, et spécialement des milieux d’affaires. les mécanismes de prise de décisions dans les Etats de l’hémisphère nord et dans les pays du tiers monde, permettent à L'élite politique et économique de confisquer le pouvoir. Disposant de moyens officiels de violence, à lui confié par un système qu’elle contrôle, elle a tendance à en abuser pour museler toute dissension à l’ordre établi. Des dissensions qui ne peuvent venir que de la partie de l’Etat qui se sent spoliée par la gestion de la chose publique, à savoir le peuple. Ces mécontentements du peuple, sont en général utilisés par l’élite politique militant dans l’opposition, qui cherche à récupérer le pouvoir contre la classe régnante. Il arrive que l’élite s’étende ou se régénère, en dehors des familles politiques ou de l’oligarchie. En cas de révolte des masses les leaders des mouvements réfractaires se voient souvent cooptés dans le cercle de l’élite. Une cooptation qui à terme corrompt souvent ces leaders, car esseulés ils résistent rarement à la tentation de l’embourgeoisement.
Hubert Marlin
Journaliste