Flashmag Digizine Edition Issue 87 November 2018 | Page 11

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interne des Etats, se contentant en général de se mettre en affaire avec des régimes souvent jugés dictatoriaux, il n’est pas moins vrai que l’empire du milieu a recours à des techniques des plus sophistiquées pour la collecte des informations. En installant l’une de ses bases navale à Djibouti juste en face de celle des français et des américains, Pékin attend jouer un rôle prépondérant dans les années à venir. Le scandale des équipements Chinois truffés de mouchards offert à l’Union Africaine est un signal fort. En plus de la construction des bâtiments, en 2012 Pékin avait « gracieusement » offert un système informatique à l'UA. 5 ans plus tard,  en janvier 2017 les informaticiens de l'organisation panafricaine constatèrent une « étrange » saturation des serveurs de l'UA entre minuit et 2h du matin. Une anomalie qui après investigation s'avéra être due à des transferts massifs de données internes de l'UA vers des serveurs hébergés dans les environs de Shanghai; la mégapole chinoise. Cette découverte a permis d'identifier des backdoors laissés volontairement par les ingénieurs chinois en 2012 et qui offraient un accès discret et privilégié à l'intégralité des échanges et productions internes de l'organisation. Cette gigantesque fuite de données aurait duré depuis 2012 jusqu'à la découverte du pot aux roses en janvier 2017. Les opérations d'espionnage qui ciblent l'UA ne se limitent pas à la Chine, pour rappel les documents d'Edward Snowden prouvent que le GCHQ (service de cyber espionnage britannique) ont intercepté des courriers et appels de responsables panafricains entre 2009 et 2010. Les services d’espionnage français privilégient le renseignement humain au sein de l'UA, allant jusqu'à tenter le recrutement de personnalités à la tête de la Commission.

Certains pays africains, comme l’Afrique du Sud ou le Maroc, s’essayent aussi à l’espionnage pour à tout le moins protéger leur territoire et prévenir. C’est ainsi qu’en 2017 le Maroc a lancé son premier satellite espion Construit par le consortium franco-italien Thales Alenia Space et Airbus. Les Mohammed-VI A et B forment un système de deux satellites placés sur la même orbite à 694 km de la Terre, ces satellites sont capables de prendre jusqu’à 500 photos par jour. Un avantage géostratégique qui inquiète l’Espagne voisine, qui a des démêlés territoriaux avec le Maroc depuis des siècles notamment les enclaves de Ceuta et Melilla, et les cinq îlots au large de la côte marocaine. L’Espagne ne dispose pas de son propre satellite « espion », et se contente plutôt de contribuer à hauteur de 2,5 % au programme d’observation européen Hélios, aux côtés de la France (majoritaire à 90 %), de la Belgique, l’Italie et la Grèce. Une participation qui reste insuffisante puisque, lors de la crise de « l’îlot Persil » en 2002, qui a failli dégénérer en guerre ouverte, la lourde bureaucratie de l’Union européenne n’avait pas permis à l’Espagne d’obtenir au moment opportun des images satellitaires sur les mouvements de troupes marocaines.

En dehors de ce que les spécialiste appellent espionnage en temps de paix, qui vise toutes les activités de collecte illégale d’informations contre des entités étatiques, il est important de noter que même si les hostilités entre les pays ne sont pas ouvertes, il existe depuis plusieurs siècles une guerre asymétrique pernicieuse d’intérêt contre l’Afrique et ses ressources. Si pendant l’esclavage la ressource naturelle la plus recherché était le labeur humain, et des techniques comme celle l’ethnicisation l’exacerbation du tribalisme, et des guerres permirent de faire des prisonniers de guerres qui se retrouvaient dans les cales des bateaux negriers ; il est important de noter que rien n’a changé dans la stratégie de division et de domination. Les rapports entre les différentes composantes de la populations du continent africain continuent d’être exacerbés artificiellement afin de créer des mésententes qui facilitent des conflits, qui aident au sous-développement. Depuis des