Flashmag Digizine Edition Issue 108 August 2020 | Page 26

Il y a eu une polémique sur votre vie privée, à savoir que vous n’avez jamais voulu dire qui était l’homme qui vous a fait craquer, jusqu’à avoir une enfant avec. Aujourd’hui beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit de Stomy Bugsy le rappeur français, d’origine capverdienne est-ce vrai?

Lynnsha : bon pour vivre heureux vivons caché… je n’avais pas à étaler ma vie privée sur tous les toits. Oui aujourd’hui je peux le dire, c’est Stomy Bugsy le père de mon enfant oui je suis fière d’avoir un bebe. Oui il a grandi maintenant il a 6 ans et demi. Nous avons un garçon magnifique.

A présent que vous êtes mère est que cela a influencé votre sens de la création, votre vision de la vie a-t-elle changé? Si oui comment?

Lynnsha : après mon enfant j’ai eu une panne sèche de création. Je me suis surtout centré sur ma vie de maman …. Mais quand même j’ai repris le travail très rapidement. La musique est ma passion, mais c’est aussi mon gagne-pain. J’aime chanter et j’ai besoin de chanter, car j’aime être avec mon public. Mais coté créativité, ça été plus compliqué.

Ma vision de la vie a totalement changé. On voit la vie de manière différente. Mais je dis souvent, mon fils m’a sauvé la vie. Ça faisait longtemps que je voulais un enfant, donc ça été un second souffle pour moi de devenir maman.

Nous vivons une époque de grand questionnement avec la crise sanitaire actuelle qui a déjà clamé des centaines de milliers de vie à travers le monde. Comment cela influence votre philosophie de la vie? S’il y avait des enseignements à en tirer lesquels seraient-ils? Pensez-vous qu’un monde meilleur naitra de cette épreuve?

Lynnsha : nous avons vécu une année très difficile je dis ça on est qu’en juillet qu’est- ce qu’elle nous réserve encore cette année ?

Comme je disais je suis quelqu’un qui n’aime pas lâcher prise, qui aime contrôler tout. Cette pose forcée m’a vraiment appris à lâcher prise. J’ai pensé que cette période, allait m’achever mais bizarrement, je me suis réinventée. J’ai été très productive pendant cette période. J’étais surprise de ma réaction. Beaucoup de contrats ont été annulés et là on se pose des questions. Moi j’ai décidé d’occuper mon temps j’avais un clip à tourner je l’ai fait le clip Stand Up en duo avec mon amie Ludivine (Ludy). Je me suis rapproché encore plus de ma famille. Je me suis rapproché de mes fans. Avant je ne faisais pas de live. Pas que je ne voulais pas, mais je n’avais pas le temps. J’ai fait un travail sur moi, en me posant des questions sur qui je suis. J’ai essayé de rectifier certaines choses même dans mon entourage il ya eu un nettoyage. Il y a des personnes qui n’avaient rien à faire dans ma vie que j’ai su finalement retirer de ma vie. Ce confinement a eu un côté bénéfique même si financièrement ce n’a pas été le cas.

Est-ce que de cela naitra un meilleur monde ? non je ne pense pas. L’être humain oublie très vite dans quelques temps nous recommencerons à faire tout comme avant … on s’est poser des questions mais j’ai peur que hélas on oublie très vite ce qu’il s’est passé, et que cet élan de solidarité disparaisse

Pour revenir à la musique après un hiatus de plusieurs année le temps sans doute d’élever votre fils, vous êtes revenu sur les devants de la scène avec l’Album Over & Other, sorti en Juin 2018. Un titre qui questionne un peu, qu’est-ce que cela sous-entend Over & other, certains traduiraient la fin et l’autre. Serait la fin d’une étape et le début d’une autre dans votre carrière?

Lynnsha : Avant Over & Other il y a eu un EP et avant l’EP il y a eu des tournées. En fait je ne me suis jamais arrêté. Je n’ai peut-être pas sorti d’Album, mais il y a des singles qui sont quand même sortis. Et je pense que je ne sortirais plus d’Album, car cela ne sert plus à grand-chose le truc c’est de sortir des singles tous les 3 mois les albums cela ne veux plus rien dire de nos jours. Over & Other c’est la fin de quelque chose et le début d’autres choses. C’est tirer un trait sur un pans de ma vie et ouvrir une porte sur autre chose. C’est carrément un livre que j’ai fermé pour écrire un nouveau. J’ai passé un cap j’ai eu 40 ans, il ya une certaine maturité, et au niveau de la carrière on voit plus loin que la musique.

Vous êtes quasiment une doyenne pour ce qui est de la musique urbaine francophone. Cependant beaucoup estiment que le mouvement de la musique Afro French va un peu dans tous les sens malgré la technologie qui favorise la production, en minorant les couts et en favorisant l’autoproduction et l’indépendance des artistes, on a l’impression que la scène est très éparses et pire la fin de la catégorie musique du mondes aux victoire de la musique en France est un peu venue en rajouter au marasme qui était déjà visible, y compris de l’autre côté de l’atlantique où nous nous trouvons. Que diriez-vous à ceux qui pensent que la musique afro caribéenne a besoin d’un nouveau souffle et de meilleurs moyens de management pour émuler la génération Kassav,

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