Flashmag Digizine Edition Issue 108 August 2020 | Page 22

fond, et parfois lorsque cela ne marche pas c’est assez déchirant. Et puis après il faut faire une scission entre votre vie privée et votre vie professionnelle. C’est vrai que lorsque l’on s’investi dans un projet qui parfois ne marche pas, on se pose des questions, on a des doutes. Tous les artistes sont passées par là, et ce qui est magique c’est que parfois la traversée du désert se termine de manière parfois inopinée. Tout à coup vous faite un titre et puis ça redémarre.

Ce métier est souvent fait de doute parfois on se dit on a fait son temps parfois on doute de l’industrie on doute de tout. Mais lorsque l’on rencontre les gens qui nous disent que notre musique les touche, ça fait du bien de savoir que nous contribuons au bien être des autres. J’ai par exemple rencontré un fan qui m’a dit que mon titre « après les Larmes » lui a permis de faire face au chagrin après la perte de sa sœur.

Votre premier opus Lynnsha, sort en 2004, sous le label Issap du rappeur Passi. Alors que cet album sort quel genre d’appréhension aviez-vous pour cet opus. L’amour du premier bebe, la peur de mal faire, voire de réussir ?

Lynnsha : en fait le premier album sort chez Warner pas chez Passi. Je suis hyper bien encadrée très jeune je suis novice dans le métier, je ne me pose pas tant de question car je sors d’un succès qui est « Ma rivale » une compil avec Lady Sweety, Jacob Desvarieux et Passi dans Dis l’heure du Zouk. Très gros succès donc en ce moment-là je n’ai même pas pensé que cela pouvait ne pas fonctionner. J’avais la chance d’être bien entourée… Passi, mes managers… J’ai travaillé avec les frères Waku, Diam’s et bien d’autres... J’ai eu de très bonnes personnes autour de moi, passionnées talentueuses, ce qui fait que je ne me suis pas posé la question. Et j’aurais dû me la poser. Ce n’est pas parce que vous avez un bel album que cela va forcément marcher. Il faut déjà passer la barrière médiatique ce qui n’était pas évident à cette époque-là. Déjà le RnB était très compliqué à cette époque-là en France ; un bloggeur a dernièrement fait une vidéo pertinente dessus il ya pas longtemps.

On essayait de comparer les chanteuses de RnB français aux américaines, et c’était vraiment compliqué de trouver sa place. Ce fut une très belle expérience. Ce qui est marrant il y a des titres qui n’ont pas marché en France qui sont devenus des tubes ailleurs comme par exemple « Je Veux que tu me mentes » quand je chante on aime que je chante « ma rivale » « je veux que tu me mentes » et « ne m’en veux pas ».

Pour conclure sur une phrase, je dirais ce premier album c’était surtout de l’excitation, et peu de stress mais de l’excitation.

Tandem sortira un an plus tard pourquoi aviez-vous enchainez 2 albums en moins d’un an car si l’Album Lynnsha sort en juin 2004, Tandem lui sort en octobre 2005 sous le label Warner.

Comment s’est passe le passage de ISSAP production de Passi, à Warner Music France qui reste quand même une major comment est-ce que ce changement de maison de disque a influencé votre carrière ?

Lynnsha : Passer chez une major c’est prendre des responsabilités. Passer dans les médias de grande envergure. Moi par exemple je passais à la télé tout le temps. C’est une grosse machine qui demande que vous soyez disponible à temps plein. C’est un encadrement sur presque tout. Vous n’avez pas le temps de penser vous-même, car tout le monde pense pour vous. Le travail est maché et comme j’étais jeune, je ne remettais rien en question, j’écrivais très peu, c’est vrai j’avais de très bons paroliers . Cependant passer à un label de moindre envergure a été plus compliqué car il a fallu que je me fasse violence quelque part. c’était compliqué mais enrichissant.

Après ce sera Elle et moi sorti en 2008 et puis 4 ans plus tard vous déposez vos valises chez Aztec musique pour ile et Moi qui sort en 2012, un album hommage à votre ile la Martinique. Après tant d’années dans la musique pourquoi vous aviez pensé qu’il fallait exclusivement faire quelque chose pour vos racines caribéennes ?

Lynnsha : ce qu’il faut savoir c’est que même si le public m’a connu avec le RnB j’ai toujours fait du Zouk en parallèle. En plus il faut savoir qu’à l’époque il était compliqué de dire à une major que, je veux faire que du Zouk. Et de toutes les façons je ne voulais pas faire, que du Zouk. Mais cependant à un moment j’ai voulu faire un album exclusivement Zouk ; mais un Zouk teinté de mes tendances RnB, tout comme mon RnB a toujours été teinte de la musique Afro caribéenne. Lorsque j’ai sorti l’album « Elle et Moi » il y avait deux pans. Une partie très RnB, et les derniers titres justement 4 ou 5 annonçaient que j’allais faire un album Zouk. Et puis après il ya eu « Ile et moi » qui même s’il n’a pas été produit par le même label matérialisait l’idée de cet album Zouk que je voulais faire.

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Photo Christa Evenell

Make Up: Felix Muller

The Pointer Sisters De gauche a Droite - Ruth - Bonnie - en bas Anita Photographe: RB/Redferns